Cet article aborde les effets de l'éclairage artificiel sur les animaux d'élevage. Un éclairage adéquat est aussi important que la ventilation, le chauffage et la climatisation. Dans les installations de production animale, il peut fortement influencer le confort et la réponse physiologique des animaux. L'éclairage artificiel, incluant les lampes à incandescence, fluorescentes et LED, peut être choisi ou réglé de manière à paraître naturel pour les animaux. Les animaux, notamment les volailles, le bétail, les porcs, les poissons et les chevaux, ont une plage spectrale de vision différente de celle des humains. Ainsi, par exemple, une lumière incandescente qui apparaît jaune pour les humains peut paraître rouge pour les volailles. Certains animaux, comme les volailles, voient également dans la région UVA, ce qui est inaccessible à la vision humaine. En choisissant une lumière adaptée et naturelle pour les animaux, ceux-ci deviennent plus calmes, leur agressivité est réduite et peuvent prendre du poids (dans le cas des dindes et des poulets) ou produire plus de lait (dans le cas des vaches laitières). Quatre facteurs sont importants pour l'éclairage des élevages : l'intensité lumineuse, la répartition de la lumière, la durée du jour et la couleur de la lumière. Ces facteurs pourraient influencer le comportement et la productivité des animaux. De nombreux animaux ont également besoin de périodes de lumière et d'obscurité spécifiques pour leur reproduction et leur croissance. Les paramètres lumineux quotidiens tels que le coucher et le lever du soleil, ainsi que les saisons, peuvent être simulés par l'éclairage. Si l'éleveur souhaite que toute l'année soit estivale, il peut y parvenir grâce à un éclairage simulé. Cet article se concentrera principalement sur les volailles et les bovins de boucherie/vaches laitières.
Volaille:
Les éleveurs de dindes signalent que les dindes mâles qui prennent 22 kg peuvent devenir agressives et se blesser entre elles. Des expériences avec différents types d'éclairage ont montré que certains pourraient être plus adaptés et paraître plus naturels aux dindes, réduisant ainsi leur agressivité. La vision spectrale des volailles est différente de celle des humains. Ces derniers possèdent trois types de cônes : le rouge, le vert et le bleu, qui sont essentiellement trichromatiques. Les volailles, quant à elles, sont tétrachromatiques et possèdent un cône UV supplémentaire qui leur permet de voir dans la région UVA jusqu'à 360 nm. Cette capacité à voir dans la région UVA présente plusieurs avantages pour les volailles. Premièrement, elles peuvent se distinguer les unes des autres et, si l'éclairage est faible en UV, cela perturbe leur hiérarchie. Deuxièmement, les plumes des poussins sont très réfléchissantes aux UV et la poule peut évaluer la santé de ses poussins en observant la réflexion des UV, ce qui permet de prendre soin des poussins en meilleure santé, plus plumés et ayant de meilleures chances de survie. Les figures 1 et 2 montrent la gamme spectrale de vision des volailles et des humains.
Figure 1 : La réponse photonique de la volaille n’est pas ce que vous souhaitez montrer.
Figure 2 : Réponse photonique de la vision humaine
Dans la figure 1, le pic UV est clairement observé et on observe également que la vision des volailles a une gamme spectrale plus large que celle des humains.
L'autre facteur est que les yeux d'un poulet sont situés sur le côté de la tête, contrairement à ceux d'un humain qui les ont devant lui. Par conséquent, le champ de vision d'une volaille est de 300°, contre 180° pour un humain. La figure 3 illustre le champ de vision d'une volaille.
Figure 3 : Champ de vision de la volaille
Le champ de vision plus large peut aider les volailles à couvrir plus de surface s'il y a un niveau d'éclairage approprié.
D'autres paramètres d'éclairage importants sont l'intensité lumineuse, le rendu des couleurs, le scintillement et la couleur. Les volailles ont besoin de 30 à 50 lux pour 80 % de leur surface habitable. Un éclairage faible les rendrait inconfortables. Elles n'aiment pas être à l'ombre, il faut donc minimiser la zone d'ombre. Le rendu des couleurs est également important, et l'indice IRC recommandé est de 80. Les oiseaux utilisent les couleurs pour se distinguer. Un éclairage avec un IRC faible réduira leur capacité à se distinguer, ce qui peut augmenter leur agressivité.
La figure 4 montre comment un oiseau perçoit les couleurs.
Figure 4 : Un rendu des couleurs minimum de 80 est important pour que les volailles puissent distinguer les couleurs
Un autre facteur d'éclairage important est le scintillement. Il s'avère que les oiseaux peuvent détecter le scintillement en dessous de 160 Hz ; une lampe fluorescente basse fréquence peut donc ressembler à une lumière disco avec des flashs, ce qui peut les rendre très inconfortables. Il est préférable d'utiliser un éclairage à fréquence plus élevée pour éviter ce problème. La couleur de la lumière dépend de l'âge des volailles. Pour les jeunes volailles, la lumière rouge peut être plus efficace car elle les stimule. En revanche, pour les volailles adultes, la lumière bleue sera plus adaptée car elle les apaise.
Élevage : Le bétail, y compris les bovins de boucherie et les vaches laitières, peut être fortement affecté par la lumière. Les bovins de boucherie ont besoin de 80 à 100 lux de lumière pendant 16 heures par jour. Les vaches laitières ont besoin de plus de lumière, soit 150 lux pendant 16 à 18 heures par jour. Cela a permis d'augmenter leur production laitière de 5 à 16 % par rapport aux vaches bénéficiant de moins de 13 heures d'éclairage. Par ailleurs, le bétail étant nerveux à l'ombre, la meilleure conception d'éclairage pour un élevage consiste à réduire au maximum la zone d'ombre.
La figure 5 ci-dessous montre une ferme d’élevage typique avec un éclairage artificiel.
Figure 5 : Ferme d'élevage de vaches avec éclairage artificiel
Le passeport d’éclairage d’Allied Scientific Pro est l’outil parfait pour évaluer la lumière d’éclairage des fermes d’élevage et obtenir une mesure quantitative du niveau de lux, de l’indice CRI, du scintillement, du spectre, de la température de couleur et de nombreux autres paramètres d’éclairage importants, comme le montre la figure 6 ci-dessous.
Figure 6 : Lighting Passport peut mesurer le niveau de lux, le scintillement, l'indice CRI et bien plus encore
Le passeport éclairage est portable et le transfert de données s'effectue via Bluetooth. Il est donc très facile à transporter dans un élevage et à effectuer des mesures. Cet outil devrait aider les éleveurs à ajuster leur éclairage et à accroître leur productivité. Pour plus d'informations sur le passeport éclairage, www.lightingpassport.com
Références :
- Rapport de la réunion de l'ASABE, mai 2016.
- Articles en ligne d’Agrilight concernant les conseils d’éclairage pour la volaille et les bovins de boucherie.
- Sensibilité spectrale des volailles domestiques (Gallus g. domestics), British Poultry Science, N.B. Prescot et C.M.Wathes (1999).